En ce Vendredi 20 avril 2018, le soleil est ardant mais pas un poil de vent sur l’aérodrome de Moulins Montbeugny situé au cœur du département de l’allier ; la biroute est plantée face au ciel, laissant la piste 08 et la 26 au choix du pilote. Bien que cet aérodrome soit doté d’une piste en dur avec tour de contrôle, l’on se pose et décolle en toute tranquillité en pratiquant l’auto-information.
Au vu du modeste trafic aérien, ce terrain est devenu idéal pour faire des essais, des tests et de la formation avec aéro-club qui est installé dans les bâtiments.
Aujourd’hui, j’essaie le Diamond Star DA 40 ; A mon arrivée, l’avion est déjà sur le tarmac, il est magnifique..!
Cet avion est construit en matériaux composite avec une finition d’un blanc brillant, sans trop de fioritures. Il a fière allure ce « Diamond Star DA 40 » avec ses roues carénées et son hélice tripale. Un peu comme les planeurs, Il est pourvu d’une grande envergure proche des 12 m et un empennage en T d’une hauteur remarquable qui trône à l’arrière de l’avion. La queue est reliée au fuselage par une réduction fuselage d’une finesse exceptionnelle. Quel design..!
Avec ses quelques 850 kg à vide, la cellule présente une forme ramassée ; il est trapu le bougre, mais c’est tout de même un 4 places avec en plus un petit coffre à l’arrière, que son moteur de 180 CV propulse à 250 km/h…
C’est le moment découverte : accès via le marchepied et ouverture de la verrière par le coté pilote ; le verrouillage est là.
Un coup d’œil sur les places à l’arrière… le volume apparait spacieux et confortable avec de grands hublots ovales qui permettent une bonne vision sur l’extérieur. C’est bien pensé et la première impression est bonne.
Regard sur l’avant, la verrière qui est ouverte en position haute dégage complètement l’habitacle.
Les sièges avec les commandes incorporées sont accueillants. Même les pilotes de grand gabarit peuvent se glisser à l intérieur du cockpit sans se cogner les genoux sur le tableau de bord car cerise sur le gâteau, les palonniers sont réglables en profondeur.
Lorsque l’on se retrouve face aux instruments, c’est impressionnant de simplicité mais tout est là.
Le tableau de bord est complet et conforme à la législation européenne avec notamment un transpondeur, un VOR et un radio compas.
Le Diamond Star DA 40 est doté d’un GPS Garmin dernier cri qui est intégré en plein milieu du tableau et les “paramètres machine” s’affichent sur un écran à led comme dans les jeux vidéos ; d’ailleurs les manches font penser à des joystick électriques mais il ne faut tout de même pas rêver.
Sur la console centrale, on trouve le « trim » qui apparaitra bien utile en plein vol mais aussi un « régulateur de Pas ». Et oui, sur cet avion !, l’hélice tripale est montée avec un « pas variable »… S’il vous plait… ! Monsieur le constructeur autrichien.
Voilà un bel ensemble prometteur pour des « performances » qui donne immédiatement l’envie du test en vol.
Marc se glisse sans dificulté sur le siège arrière. Cub est grand, Moi aussi… On s’installe aux commandes, mais il y a de la place pour deux bons vieux corpulents et même si les épaules se touchent presque, le cockpit ne nous donne pas l’impression d’être serrés. Un coup d’œil sur la check-list et l’on prépare l’oiseau pour le décollage.
La Check-list est classique; évidemment le vieux Cub la connait par cœur mais sécurité oblige, on procède ligne par ligne.
Caractéristiques générales
- Équipage :1
- Capacité :3 passagers
- Longueur :8,01 (26 ft 5 in)
- Envergure: 11,94 (39 ft 6 in)
- Hauteur :1,97 (6 ft 6 in)
- Surface alaire :54 (145.3 ft²)
- Masse à vide :830 (1826 lb)
- Masse typique :795 (2645 lb)
- Charge utile :391 (860 lb)
- Masse maximale au décollage: 1150 (2645 lb)
- Moteur :1 moteur à pistons, 4-cylindres à plat, Lycoming IO-360-M1A de 134 kW (180 ch)
- Hélice:à pas variable, 3 pales en composite (MT)
Performances
Casque sur la tête, …contact… moteur… ça tourne… ça vibre un peu avec le bruit des 180 CV qui s’impatientent. On sent de suite la puissance du Textron Lycoming…!
Auto-information et c’est parti… Roulage jusqu’au point d’arrêt et l’on vérifie tout : commandes libres et dans le bon sens, essence ouverte, un cran de volet, essais magnétos, essais moteur, régulation hélice, etc… tout est OK…
On avance on avance… tout en remontant légèrement la piste pour un alignement sur la 26 en auto information. Les dernières vérifs en position « aligné » et surtout la roulette de nez non couplée aux palonniers qui doit être droite et bien positionnée sur l’axe de piste nous fait remarquer le CdB… On pousse la manette des gaz.
L’avion est léger, 180 CV… ! Même avec trois adultes à bord, ça pousse fort pour une machine de ce gabarit et le badin affiche rapidement 60 nœuds ce qui nous permet de tirer sur le manche. La tripale fait un super boulot et le « Juliette Lima » s’arrache du sol en quelques centaines de mètre.
Déjà 300 pieds sol, alors : la pompe… les volets… et on régule pour afficher 80 nœuds en pente de montée. Ça grimpe fort…
Pas une turbulence dans le ciel de Moulins, les plumes sont grandes et stables et c’est super calme. Le son de l’intercom est digne d’une chaine hifi ce qui fait que l’on se croirait dans un salon ou l’on cause d’avions qui volent.
« Vent arrière » à 1900 pieds… déjà…, je jette un coup d’œil aux instruments mais à peine le temps de vérifier les paramètres moteur qu’il faut aussitôt virer en « étape de base » ; Un peu de pied, un peu de manche, la bille reste au centre… tout le DA 40 réagit à merveille en appui sur l’air.
Que diable on est déjà sur l’axe de piste..! ; un vrai bolide ce Diamond Star ; On affiche 70 nœuds c’est la vitesse de descente pour la « longue finale » dixit la check-list.
Quand docile rime avec facile ! Docile aux commandes, souple au moteur… facile aux palonniers.
En un rien de temps nous voilà en « courte finale » et la piste nous saute aux yeux, l’avertisseur de décrochage fait son job en grésillant légèrement jusqu’à ce que les roues touchent le sol… roulage..roulage…C’est contrôlé… Ça donne l’impression que le DA 40 pardonne tout…
Sans frein aucun, on continue le roulage… contrôle aux palonniers… roulage… puis remise de gaz… alors accélération…ça pousse au cul… c ‘était un touch and go dit le Cub, alors le « Juliette Lima » ressaute dans l’air… On voit que cet avion aime ça.
Mais tout à une fin, un dernier tour de piste aussi rapide que le premier et on se repose.
Même s’il n’y a que Nous, par la radio, le Cub annonce « Piste dégagée » et la roulette de nez ne rechigne pas à suivre la bande jaune qui conduit du taxiway vers le stationnement.
Arrivée au parking le voici bien calé dans ses marques, on passe à la procédure de coupure du moteur ainsi que de l’ensemble de l’avionique. Temps de vol calculé et ouverture de la verrière. Direction le marchepied et c’est fini …!
Superbe avion, avec un bravo pour le Constructeur qui avec ce Diamond Star DA 40 propose de grands moments d’aviation.
Un grand merci à mon ami Cub qui a permis cet essai et cette découverte.…! et à Marc pour jouer le sac de sable.
